Texte de remplacement non renseigné

Cité de la musique bretonne

Le projet, porté par Guingamp-Paimpol Agglomération, la Ville de Bégard, l’association cité de la musique bretonne et de nombreux acteurs de la culture bretonne est lancé.

Logo Marque Bretagne

Il y a deux ans, animé par la perspective de l’acquisition par les pouvoirs publics des bâtiments de la Congrégation des sœurs du Bon Sauveur de Bégard (Côtes-d’Armor), un collectif s’est monté autour de Ti ar Vro Treger-Goueloù et Dastum Bro-Dreger associés à quelques personnalités culturelles reconnues, pour imaginer un espace dédié à la musique bretonne. Ce projet peut être lancé suite à la signature de la vente des bâtiments le 28 juin dernier.

C’est un vieux serpent de mer en Bretagne. De nombreux projets ont été envisagés depuis les années 1970, portés par des individualités, des collectifs, des mairies ou des collectivités. Mais pour de multiples raisons, ce projet n’a jamais vu le jour. Une des causes principales est certainement que les Bretons ont préféré, depuis la Seconde Guerre mondiale, mettre toute leur énergie dans l’expression d’une culture vivante et non « muséifiée ». Ce fut la création des bagadoù, des cercles, des festivals, des écoles de musique… laissant bien souvent le soin aux particuliers et aux associations de conserver le patrimoine culturel musical comme le fait Dastum depuis sa création en 1972.

A l’heure où la musique bretonne participe au « concert des musiques du monde » et y a pris toute sa place, le temps est venu de disposer, en Bretagne, d’une structure à même d’en permettre la conservation, la valorisation, la transmission de manière pérenne et dans un même espace accueillant du public.

L’ancien couvent du Bon Sauveur

Le projet a trouvé son « écrin » à Bégard (22), entre Guingamp et Lannion depuis que la commune et l’Agglomération de Guingamp-Paimpol ont signé, par l’intermédiaire de l’Etablissement public foncier de Bretagne, l’acquisition de l’ancien couvent des Sœurs du Bon Sauveur, situé sur l’emplacement de la première abbaye cistercienne de Bretagne en 1130.

La congrégation s’y était installée bien plus tardivement puisque les Sœurs étaient arrivées de Caen en 1857 pour ouvrir un « asile d’aliénés ». Un centre scolaire et une école d’infirmières s’étaient également implantés. L’hôpital psychiatrique est devenu progressivement un des plus importants de Bretagne et le principal employeur du territoire (le site a compté jusqu’à 1 000 salariés).

Si la Fondation Bon Sauveur et l’hôpital sont toujours en activité aujourd’hui, les sœurs n’occupaient plus les lieux depuis une quinzaine d’années, ce qui devenait préjudiciable pour ces 10 000 m² de bâtiments qu’elles avaient contribué à animer, et surtout, à entretenir. La collectivité ne pouvait pas les laisser à l’abandon. Pour autant, leur acquisition représentait une véritable gageure. La commune de Bégard se trouvait devant le même défit, avec des questions similaires à celles qui se posaient pour, par exemple, la Manufacture de tabac de Morlaix ou le couvent des Sœurs du Christ de Tréguier : comment utiliser autant d’espace et quel montage mettre en place pour assurer la valorisation du site ?

Une dynamique de territoire

L’acquisition de ces bâtiments fait partie d’une réflexion plus globale de la commune sur son avenir, son aménagement, sa manière de repenser son « vivre ensemble » dans le cadre des programmes « Petites villes de demain ». Il a été proposé de répartir les bâtiments entre plusieurs partenaires. La mairie et les services publics occuperont le bâtiment central, tandis que sont prévus des logements : habitat social dans une aile et habitat privé dans l’ancienne école Anne-Le-Roy qui sera revendue à un promoteur.

C’est dans l’ancienne école d’infirmières et le pavillon des communs, soit 2 500 à 3 000 m², qu’il est prévu de déployer la Cité de la musique bretonne. Ces bâtiments sont adjacents à la chapelle du Bon Sauveur (1880) disposant d’un cloître fermé où se tiennent d’ores et déjà divers concerts. Elle possède aussi d’un orgue Cavaillé-Coll /Mutin sur lequel plusieurs organistes ont enregistré des CD de musique bretonne. La musique imprègne donc déjà les lieux…

Un projet culturel complet

La Cité intègrera l’école de musique intercommunale des 3 Rivières (EM3R). Celle-ci a un besoin de locaux pour son activité et son enseignement dispensé à 140 élèves. L’intérêt de cette collaboration sera à la fois d’assurer la vie quotidienne de l’espace mais aussi de mutualiser des équipements d’enseignement et de diffusion pour l’organisation de stages, résidences, master class, concerts et festoù-noz prévus notamment en période de vacances scolaires.

L’un des objectifs majeurs du projet est aussi de créer un espace muséographique. Il permettra de collecter, conserver et exposer ses collections ou, par des partenariats, des fonds nationaux. Par son espace d’interprétation, il permettra d’expliquer l’histoire de la musique bretonne, ses spécificités, sa place dans les musiques du monde.

Il est également prévu une médiathèque et un espace atelier pour donner une dimension de recherche et d’étude au projet.

Le site accueillera enfin les bureaux d’associations, de structures œuvrant pour la musique bretonne ainsi qu’un espace de convivialité, boutique et diffusion.

La proximité avec le Centre de découverte du son de Cavan amène à envisager un « produit » touristique sur la musique et le son permettant d’attirer des familles à la journée et générer des flux locaux et régionaux.

Objectif 2030 !

Bien avant l’acquisition des bâtiments, les réunions de travail du collectif « Cité de la musique bretonne » ont commencé à s’enchaîner avec Guingamp-Paimpol Agglomération, la mairie de Bégard et les différents partenaires. La collectivité travaille au montage financier avec des partenaires institutionnels (Département, Région, État, Europe). Une agence d’architectes a été missionnée cet été pour réfléchir à l’implantation, aux circulations, à l’aménagement global de l’ensemble du site. Un autre cabinet va être recruté début 2025 pour travailler uniquement sur le projet de la Cité.

Le collectif initial s’est tout récemment monté en association et agrège les compétences au fur et à mesure des rencontres et des avancées. Un comité scientifique sera mis sur pied rapidement afin de travailler au récit, au contenu, au discours et aux acquisitions de l’espace muséographique.

La mairie de Bégard a déjà mis à disposition de l’association un espace temporaire sécurisé permettant d’accueillir et traiter les collections actuelles et les dons ou achats en cours ou à venir.

Sur l’année scolaire 2023-2024, de très nombreuses visites de site ont été organisées avec les principaux acteurs de la musique bretonne : Dastum, Tamm-Kreiz, Gouelioù Breizh, Kenleur, Sonerion, Drom, La Fiselerie, sonneurs, chanteurs… L’ensemble des acteurs est unanime quant à la pertinence et l’incroyable potentiel du lieu. Chacun s’accorde sur l’opportunité de réaliser enfin ce projet pour les Bretons autant que pour les nombreux visiteurs.

 

Alan Stivell est le parrain de la Cité. Il apporte sa notoriété et son engagement à la réalisation de ce projet, majeur et ambitieux, qui démarre aujourd’hui. Ce nouvel espace permettra de transmettre et faire rayonner encore plus notre musique tout en assurant la conservation et la pérennité d’un fonds patrimonial en région.

Ce projet est un espoir pour la culture bretonne et la musique bretonne… Un trésor inestimable !

 

L’espace muséographique sera une mise en valeur de la musique bretonne à travers différents thèmes traités dans des espaces distincts. La thématique centrale de la musique bretonne pourra être élargie à d’autres thèmes permettant de capter tous les publics intéressés par la musique en général, la musique celtique, les musiques populaires.
L’espace muséographique permettra une découverte dynamique de la musique bretonne en usant pleinement de toutes les possibilités d’interactivité que nous permettent désormais les nouvelles technologies tout en restant adapté à tous les membres d’une famille.
La visite se fera au rythme de chacun des visiteurs, selon ses attentes de façon à contenter à la fois celui qui désirerait une connaissance succincte de la musique bretonne mais également le spécialiste, le passionné qui souhaiterait approfondir telle ou telle donnée.

Le centre muséographique doit s’insérer dans une dynamique de recherches et de centre de ressources afin de jouer son rôle de passeur, de transmission d’une culture. Par son fond documentaire spécifique et unique, il pourra compléter la matière que l’on peut déjà trouver dans les archives départementales, les musées nationaux ou auprès d’associations référentes.

Par ses collections et son centre de ressources (bibliothèque, archives sonores, collections de disques…), il pourra répondre pleinement aux attentes des chercheuses et chercheurs et spécialistes, aux étudiants et étudiantes, aux élèves des écoles de musique du territoire, aux passionnés amateurs comme professionnels qui y trouveront un outil de travail pertinent.

Les bâtiments de la Cité accueilleront l’école de musique des 3 Rivières (Em3r). Cette école associative intercommunale est basée à Bégard et couvre un bassin de population allant de Belle-Isle-en-Terre à la Roche Jaudy. Elle forme près de 150 élèves.

Ce partenariat présente l’avantage d’avoir des salles d’enseignement musical, une équipe enseignante et des élèves sur site à l’année. Il permettra le flux constant de public divers. Il permettra de mutualiser des espaces de diffusion et d’enseignement. L’école de musique ayant un fonctionnement sur l’année scolaire, il sera tout à fait possible d’utiliser les mêmes salles en période de vacances pour l’organisation de stages, de master-class ou de camps musique à destination d’un public plus large, régional voire international.

Ces espaces pourront aussi être mis à disposition des nombreux groupes amateurs ou professionnels de Bretagne qui créent et font vivre cette musique.

Un studio de musique, un atelier de facture instrumentale pourront compléter ces offres.

La Cité doit être un lieu de vie permanent. Pour cela, elle doit disposer d’un espace de diffusion suffisamment grand pour pouvoir proposer une programmation à l’année, permettre d’accueillir des résidences comme des formations et des restitutions de l’école de musique. Ce lieu doit aussi pouvoir permettre d’écouter un concert ou une conférence, de prendre un café, d’être une boutique référente sur la musique et la musique bretonne en particulier.

La Cité de la musique bretonne pourra accueillir les bureaux de structures (locales ou régionales, associations, producteurs…) ayant leur activité sur les musiques traditionnelles. Cette concentration pourra ainsi servir d’incubateur propice aux dynamiques et à la naissance de nouveaux projets.

La Bretagne fait partie des 3 plus grandes régions touristiques de France. Pour une offre complémentaire aux paysages côtiers et aux stations balnéaires, il est important d’avoir des activités diversifiées de loisirs et des d’équipements capables de renforcer l’attractivité du territoire.

La création de la Cité de la musique bretonne à Bégard permettra de développer une offre « son/musique » en partenariat, notamment, avec le Centre de Découverte du Son de Cavan, créant ainsi un véritable pôle touristique thématique comme peut l’être le pôle Phénix/Radôme de Pleumeur-Bodou sur la culture scientifique. L’offre ainsi développée pourra permettre à une famille de rester sur cette zone rurale à la journée tout en bénéficiant d’une offre thématique cohérente. Cette offre pourra également bénéficier aux équipements plus proches (Armoripark, le Palacret, la vallée des arts de Cavan…)

Ce lieu étant unique en Bretagne, il permettra de générer des flux régionaux vers le centre Trégor et décongestionner les bords de côtes.