Drosera Rotundifolia ©Romane Lozach

Site des têtes de bassin du Blavet et de l’Hyères

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Ce site, inscrit sur la liste européenne des sites Natura 2000 depuis 2004, s’étend de Plourac’h à l’ouest jusqu’à Saint Nicolas-du-Pélem à l’est sur une surface de 3 596 hectares, depuis son extension en 2017 (Voir l’arrêté du 25 janvier 2017 et l’annexe).

Consulter la carte complète des limites du site

Il est caractérisé par des zones de sources et de vallées et est constitué par un important ensemble de milieux caractéristiques du Centre Bretagne (prairies humides, tourbières, landes humides et sèches, forêts…) et d’une grande valeur patrimoniale. On y trouve notamment les Landes de Locarn, les Gorges du Corong et de Toul Goulic ou la lande tourbeuse de Crec’h an Bars.

On dénombre sur le site :

  • 17 habitats inscrits à l’annexe I de la Directive « Habitats, Faune, Flore »
  • 13 espèces animales et 2 espèces végétales inscrites à l’annexe II de la Directive « Habitats, Faune, Flore »

Le maintien d’une agriculture traditionnelle dans les zones humides, permettant de limiter leur transformation naturelle en boisement spontané en cas d’abandon de ces pratiques, et une gestion forestière conservant des boisements de feuillus locaux, sont deux activités fondamentales pour la conservation des espèces et des habitats du site.

 

Les habitats et les espèces du site des têtes de bassin versant du Blavet et de l’Hyères

La Rivière à Renoncules structure le site caractérisé par les zones de sources et les vallées qui entourent les rivières. Elle constitue l’habitat de la Loutre d’Europe. Le Centre Bretagne était le dernier bastion de l’espèce en Bretagne dans les années 80 alors qu’elle couvre aujourd’hui une grande partie de la région.

Ces rivières abritent également la Mulette perlière, mollusque très rare, présent dans 3 rivières du site (moins de 20 rivières en Bretagne) et qui bénéficie d’importants efforts coordonnés par l’association Bretagne Vivante.

L’Écrevisse à pattes blanches est l’une des espèces aquatique phare du site et s’épanouit dans un affluent du Blavet alors qu’elle n’est présente que dans une dizaine de rivières en Côtes d’Armor.

Le Fluteau nageant, plante aquatique, la Lamproie de Planer et le Chabot commun, deux poissons, font également partie des espèces d’intérêt communautaire des rivières.

Les landes humides et tourbières ainsi que les prairies humides oligotrophes (marquées par une très grande pauvreté en éléments minéraux du sol) représentent près de 700 hectares, soit plus des 2/3 des habitats d’intérêt communautaire du site.

Le site est le plus important de Bretagne en terme de surface pour les prairies humides oligotrophes, le second pour les landes humides et le troisième pour les tourbières.
La pauvreté et l’importante humidité des prairies oligotrophes permet le développement d’une diversité floristique importante de plantes à fleurs, graminées, cypéracées… et sont l’habitat privilégié du Damier de la Succise. Le site joue un rôle fondamental dans la conservation de ce papillon menacé à l’échelle régionale et dont le développement dépend presque uniquement de la présence d’une plante sur laquelle les chenilles se développent : la Succise des prés.

Les Hêtraie-chênaie acidiphiles sont également très présentes dans les vallées boisées et les forêts du secteur. L’important réseau de haies bocagères qui les relie est utilisé par les 16 espèces différentes de chauve-souris (dont 6 d’intérêt communautaire) sur les 21 espèces présentes en Bretagne. On retrouve en autre le Petit et Grand Rhinolophe avec des sites majeurs à l’échelle départementale pour l’hivernage ou la mise-bas des colonies. Ces forêts accueillent également l’Escargot de Quimper dont une des particularités est de se développer qu’en Bretagne occidentale et Galice (Espagne).

Le site des têtes de bassin versant du Blavet et de l’Hyères présente également une surface importante de landes sèches dont le site des Landes de Locarn, qui s’étendent sur la crête du massif granitique de Quintin, marqué par des sols très peu profonds et pauvres, balayés par le vent et les pluies et où ne peuvent s’installer qu’une végétation de Bruyères et d’Ajoncs.
Cet habitat est très riche en oiseaux et constitue l’un des sites les plus important en Bretagne pour la reproduction de l’Engoulevent avec presque une vingtaine de couples.
Il est également très favorable à des passereaux peu communs tels que la Fauvette pitchou, le Tarier pâtre, la Locustelle tachetée. Le site est également très fréquenté par les Busards en hiver.

Enfin, les habitats rocheux du site sont également remarquables et caractéristiques du paysage local avec ces énormes boules de Granite qui en sous-bois créant une atmosphère humide, abrite des espèces de fougères très rares telles que le Trichomanes remarquable ou les Hyménophylles.

D’autres habitats d’intérêt communautaire sont également présents sur le site mais de façon plus anecdotique en terme de surface.

En complément, la diversité des habitats présents et leurs caractères de rareté permettent d’accueillir également une très grande richesse faunistique et floristique, d’une grande valeur patrimoniale même si elle n’est pas considéré d’intérêt communautaire.
Par exemple pour la flore les espèces de tourbières comme les Sphaignes, les Droséras, la Narthécie, la Linaigrette, la Potentille des marais ou la Grassette du Portugal.
Parmi les mammifères, le Campagnol amphibie utilise encore très bien les prairies humides des fonds de vallées. Quelques observations rares de Genette ou d’Hermine ont également été faites.

Papillons et libellules, reptiles et amphibiens… sont également présentes sur le site où plus de 500 espèces d’animaux sont recensées.

 

Les actions emblématiques sur ce site

Aider au maintien de pratiques agricoles dans les zones humides

L’agglomération accompagne les agriculteurs qui continuent à faire pâturer ou à faucher les prairies humides avec des pratiques favorables à la biodiversité en leur proposant de s’engager dans des mesures agro-environnementales dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Ces mesures rémunèrent les efforts qui sont mis en œuvre (retard des dates de fauche, faible chargement exercé par les troupeaux…).
Près de 20 agriculteurs se sont engagés depuis 2015 pour une surface totale de près de 200ha de prairies humides.

Restaurer les milieux dégradés

Les habitats naturels peuvent faire l’objet de travaux pour améliorer leur état de conservation.

Ces travaux ont pour objectif par exemple de lutter contre le développement des arbres et arbustes dans les landes, les prairies ou les tourbières. Ce développement naturel qui fait suite à l’abandon de la gestion par l’homme transforme à moyen terme ces habitats rares et menacés en boisements communs et provoquent leur disparition irréversible.
Il peut s’agir également de travaux tels que restauration de mares pour favoriser le développement des amphibiens ou de travaux de décapage du sol dans les tourbières destinés à permettre le développement de plantes pionnières rares comme les Droséras, la Grassette du Portugal ou le Lycopode inondé.

Ou encore d’interventions sur les rivières : aménagement de chutes d’eau pour faciliter l’accès des poissons aux zones de frayères, entretien de la végétation des berges favorisant le développement de la végétation aquatique, source de vie dans les cours d’eau…

Ne pas intervenir est aussi un acte de gestion. L’agglomération encourage par exemple la conservation de boisements vieillissants, particulièrement favorables aux chauve-souris, mais également à d’autres espèces.

Pour toutes ces initiatives, Guingamp-Paimpol Agglomération aide les propriétaires en évaluant les besoins, en apportant conseils sur les pratiques à mettre en œuvre, en mettant en relation avec des entreprises spécialisées, en accompagnant les chantiers et le montage administratif des dossier…

Le dispositif Natura 2000 propose une prise en charge à 100% des coûts liés à ces travaux.

Douze contrats ont ainsi été signés entre 2008 et 2020, permettant de financer des travaux pour un montant total de plus de 100 000€.

Améliorer la connaissance du site

De nombreuses études sont conduites sur le site par l’agglomération et les associations naturalistes expertes :

  • La Mulette perlière fait par exemple l’objet d’un programme de travail par de Bretagne Vivante. Consulter l’étude
  • Les chauve-souris telles que Grand et Petit Rhinolophe sont comptées annuellement, en hiver dans les sites d’hibernation, et en été, lorsqu’elles se réunissent en colonies pour mettre bas, par les bénévoles du Groupe mammalogique breton.
  • Le Damier de la Succise fait également l’objet de prospections chaque année pour mesurer sa population et évaluer la réussite des mesures de gestion des prairies humides.
  • L’Écrevisse à pattes blanches bénéficient également d’une surveillance qui regroupent naturalistes, pêcheurs…
  • Guingamp-Paimpol Agglomération mène chaque année des prospections pour tenter de découvrir de nouvelles espèces, de nouveaux spots, et assure une veille sur nombre d’espèces patrimoniales.

Pour aller plus loin :

Contact :
Service Biodiversité et environnement – Guingamp-Paimpol Agglomération
Guillaume Jouan
Tél. : 02.96.45.81.72
g.jouan@guingamp-paimpol.bzh

Découvrez la plaquette Natura 2000 pour tout savoir sur les espaces naturels et la biodiversité de notre territoire !

Plaquette Natura 2000 Guingamp-Paimpol Agglomération édition 2021

Une de la brochure Natura 2000